Tuto masque en silicone polyaddition rotomoulé

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briareos
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Tuto : Masque en silicone polyaddition

I. matériel nécessaire :
buste en plâtre (ou en résine) d'une taille similaire à celle du porteur, sur une base solide et stable.
Plastiline de type « Chavant » sans soufre (medium ou beau touché). Entre 2 et 3 kg.

Argile (entre 2 et 5 kg)

Essence F (1 litre)

outils de sculpteur-modeleur : spatules, ébauchoirs, mirettes,...

éponge à barbe (mousse alvéolée à cellule ouverte).

10 boulons et écrous de 5 ou 4 mm de diamètre + clés correspondant aux boulons.
Une perceuse avec un méche de 4 ou 5 mm de diamètre.
Meuleuse d'angle (disqueuse) ou scie oscillante
résine acrylique bicomposante + agent thixo pour acrylique.
pigment en poudre de la couleur souhaitée pour le masque.
Verranne (0,25 m2) + renfort de verre spécial acrylique (0,25 m2).
matoir à texturer (à fabriquer ou à acheter).
Talc ou poudre libre à maquillage et pinceau à poudrer.
Plusieurs tournevis à pointe plate de gros diamètre + un maillet
Cire de démoulage ou graisse de vaseline.
Silicone polyaddition transparent bicomposant.
Lame de cutter neuve et gants anticoupure.

Pourquoi un masque en silicone polyaddition :
Le masque à l'avantage de pouvoir se mettre et s'enlever en quelques secondes, sans compétence de maquilleur, contre plusieurs heures pour des prothèses, même pour un bon maquilleur.
Le Silicone est beaucoup plus durable que le latex (il peut se conserver plusieurs années, à la différence du latex). Il est également plus élastique et solide que le latex ou qu'un élastomère polyuréthane ou une mousse polyuéthane souple. Il est beaucoup plus facile à tirer et moins cher que la mousse de latex.
Le silicone bi composant polyaddition est préférable au silicone bi composant polycondensation, bien que plus cher. Il est nettement plus élastique et résistant au déchirement et surtout il existe transparent, ce qui permet d'obtenir des effets de peau translucide très proche  d'une peau organique.

Attention néanmoins : le port prolongé d'un masque intégral est pénible, d'autant qu'on fait des effort physique et qu'il fait chaud : ajouter un systéme de climatisation portable au costume peut-être nécessaire (tuto à venir). Bien que le silicone polyaddition soit plus élastique que d'autre silicone, l'enfilage doit être précautionneux. Pendant la polymérisation, ce silicone craints le contacts avec certains produit, même sous forme de trace : • Sels de métaux lourds • Amines • Sulfures et Soufre • Résines époxy et catalyseurs … ils sont donc à éviter.

II. Recherche de design.
Faites des recherches de dessin et photo (pinterest et google image sont vos amis), aussi bien pour vous donnez des idées de la forme générale que pour les détails ou pour les textures de votre futur sculpture. Faites des croquis et essayez de définir le design du masque souhaité : il est bien plus rapide et facile de modifier un dessin que de modifier une sculpture en plastiline.

III. La sculpture
Le silicone polyaddition, matériaux du masque au final, ne supporte pas certains contaminant comme le souffre (ou l'étain) qui peuvent, même sous forme de trace, inhiber la polymérisation de ce silicone et le laisser poisseux. Par conséquence, il est indispensable d'utiliser des produit sans soufre lorsque l'on veut tirer un masque en silicone polyaddition : c'est valable pour les matériaux de moulage, mais aussi pour les matériaux de sculpture. C'est pourquoi il est préférable d'utiliser de la plastiline de type « Chavant » sans soufre (medium ou beau touché) pour modeler le master de votre masque.

Comme toute les plastilines, la Chavant se ramolie à la chaleur et est réutilisable à l'infini : c'est donc un investissement peu couteux sur la durée. Compter 12,5 euro par pain de 906 g (2 livres).
N'oubliez pas que le silicone utilisé pour le masque est mou et élastique : ne modelez donc pas d' extentions imposantes comme de grandes cornes par exemple... au final le silicone s'affaisserait sous le poids. De la même façon, attention au risque de déséquilibre entre la gauche et la droite ou entre  l'avant et l'arrièrere : si le déséquilibre est trop important le masque risque de glisser du coté le plus lourd lorsque vous le porterez. Il est néanmoins possible de palier à ces en incluant un casque armature sous le masque, mais le modelage doit se faire par dessus l'armature en question déjà monté sur le buste en plâtre.

Commencez par recouvrir tout le buste en plâtre avec 1 à 2 cm de plastiline, sauf la bouche et les yeux qui doivent rester apparent (il faudra bien voir et respirer une fois dans le masque). Le plus simple est de faire des petites boulettes de Chavant réchaufées une à une dans la main et appliqué d'une pression du pouce sur le plâtre : un lissage rapide avec les doigts permet de faire fusionner les boulettes entre elles. Autre solution, si l'ambiance est froide, et donc la chavant dure, utilisez une étuve (un four électrique règlé sur 45 °C convient très bien) pour la ramollir et pour l'appliquer plus vite. Attention si la Chavant est liquide, elle est très chaude et donc il ne faut pas la toucher à main nue sous peine de se brûler. Notez que les fours à micro-onde ne font pas chauffer et fondre la Chavant, donc à éviter.

Une fois cette première couche appliquée, tracez dessus l'emplacement de chaque grandes masses à ajouter avec une pointe. Évaluez le volume nécessaire (mieux vaut un excès que pas assez) de chavant et appliquez le sur les zones tracées : pour controler l'épaisseur, il est possible appliquer de plaques de chavant réalisées au rouleau à patisserie (8 euro) ou au laminoire à pâte (15 euro)... et on contrôle la forme en utilisant des gabaris en papier pour découper la forme souhaité dans la plastiline. Pour les zones symétriques, utilisez le même volume à droite et à gauche (quitte à peser les 2 morceaux si vous n'avez pas le compas dans l'oeil) et retourner vos gabari papier pour obtenir la forme en symétrie axiale.

Lisser à l'ébauchoir. Vérifiez régulièrement la symétrie vu du haut, du bas, de face et de l'arrière.
Enlever grossièrement la matière en excès en raclant avec des mirettes (passer régulièrement de gauche à droite pour conserver la symétrie). Atténuer les traces laissé par les mirettes avec un ébauchoir ou une spatule. Boucher les petits trous qui ont pu apparaitre ou si certaines partie du visage sont trop maigre, ajoutez de la matière. Lisser au maximum la surface aux doigts et à la spatule. Vérifiez une dernière fois que la symétrie est correcte : utilisez un miroir pour cela... les défauts de symétries sont plus flagrant quand on observe l'image inversée).

Ajouter les détails : par exemple la forme des yeux, le contour de la bouche, les veines apparentes, les grosse rides d'expression, les lèvres de la bouche, etc.
Il est maintenant temps d'ajouter les textures :
C'est important pour les masques organiques, car c'est le seul moyen pour que votre masque ne fasse pas « cartoon » (... seul exception, les design de « robot », simulant du métal poli, qui n'ont pas besoin de texture, mais au contraire d'une surface très lisse).
commencer par appliquer avec un petit pinceau brosse de l'essence F : après quelques secondes, l'essence F fait fondre en surface la Chavant (mais mais le solvant s'évapore en quelques minutes et la chavant redevient solide et intacte) : la surface de la chavant est à présent bien lisse et prête à recevoir des textures.
La nature des textures est très variable selon le thème de votre sculpture. Est une peau humaine ? Écailleuse ? À l'aspect de minéral ?...
En général, les textures sont appliquées en 2 ou 3 couches successives, de la plus grossière et profonde en premier et jusqu'à la dernière, légère et superficielle. Entre 2 couches de texture, on applique un peu d'essence F avec un pinceau souple à aquarelle pour que les 2 couches de texture se fondent l'un dans l'autre et pour gommer la marque des outils ou des tampons. Une texture peut être obtenu en striant, en grattant, en perçant ou en collant des boulettes de chavant, avant d'appliquer l'essence F. on obtient aussi des textures en tapotant la surface avec des matoirs du commerce ou avec des tampons fabriqués ou improvisés (morceau de caillou par exemple): l'angle, la force et le pivotement du tampon permet de varier le motif selon la zone texturé.


Ma méthode pour fabriquer un tampon est de faire fondre une noix « d' utile plast » (plastique à bas point de fusion) sur l'extrémité d'un abaisse langue en bois, puis d'appliquer ce plastique encore mou sur une surface texturé (préalablement humidifié) en faisant rouler le tampon en plastique dessus : un passage sous l'eau froide fige le plastique et le rend très dur. Exemple de surface utilisables : peau d'orange, béton abimé, roche,...
la dernière couche de texture est très superficielle et elle ne survivrait pas à un lissage à l'essence F, c'est pourquoi il ne faut pas lisser la dernière couche de texture (sauf si une partie du masque est censée être très lisse et sans texture). Les outils utilisé pour les textures de finition sont souvent une éponge à barbe, un pinceau brosse, une aiguille, etc... mais ces outils génèrent des micro bouloches collantes et inesthétiques en surface. Le seul moyen de s'en débarrasser est de poudrer préalablement la surface au talc (ou à la poudre libre de maquillage) et d'éliminer talc et boulettes qui s'aglomèrent avec un pinceau à poudre au fur et à mesure du texturage. On élimine le talc excédentaire en soufflant sur la sculpture.


Si la surface doit être mat on peut s'arrêter là... mais si on veut une surface brillante, il faut passer délicatement la surface de la structure au sèche cheveux ou au décapeur thermique (de loin) : sous l'action de la chaleur, les corps gras de la Chavant migrent en surface et rendent la surface brillante. Attention, si la chavant est trop chauffée, les détails vont se brouiller, voir si vous êtes maladroit, la chavant va devenir liquide et se mettre à couler testez sur un bout de chavant avant de le faire sur votre sculpture). Un surface brillante ne le reste pas très longtemps : dépêchez vous de la mouler sous peine que la poussière athmosphérique les rendent à nouveau mat... attendez néanmoins d'être sur que la surface de la structure ne sois plus molle (un passage au frigo est possible).

IV. Moulage en résine stratifié :
IV.1 choix de la résine :
Théoriquement, on pourrait mouler en plâtre avec des renforts en fillasse... le plâtre est peu cher, non toxique et facile à mettre en œuvre...mais il est très lourd, encombrant et casse facilement, sans compter que le plâtre ne conserve pas l'état de surface « brillant » de la sculpture.
la résine stratifié permet de fabriquer des moules léger et solide supportant une légère déformation si nécessaire... ils sont nettement plus facile à manipuler (et à stocker dans la durée).

Il y a plusieurs type de résine pour stratifié, mais on ne peux pas utiliser l'epoxy (incompatible avec le silicone polyaddition) : il reste la résine polyester,polyuréthane et acrylique. Pour ce tuto j'ai choisi la résine acrylique : son principal avantage est sa non toxicité et son absence d'odeur : vous pouvez travailler dans votre cuisine (à condition que le sol ne soit pas en moquette :) ), elle se nettoie à l'eau (avant durcissement) et ne génère pas de vapeur toxique. C'est la résine idéale pour débuter le moulage stratifié. Attention néanmoins à la température : au delà de 28°C, la résine polymérise trop vite et se solidifie dans le pot avant de pouvoir l'étaler sur la sculpture correctement : il existe des retardants pour éviter ça, mais ça augmente le coût.

IV.1 choix de la technique de moulage : le moule multipièce
Un bon moule commence par une bonne préparation. Un buste, tout simplement parce que le cou est plus étroit que la tête, ne peut être moulé avec un moule une pièce... il faut utiliser un moule en 2 pièces au moins (voir plus), sinon impossible de démouler.

IV.2 Préparation du moulage :
Il est crucial de réfléchir où faire passer le Plan de joint (tracé imaginaire séparant 2 partie d'un moule). Si possible, il faut le faire passer par un endroit discret... et si ce n'est pas possible, il faut que moule soit parfait pour que le plan de joint soit invisible.
Avant d'appliquer la résine, il faut préparer la sculpture. On fabrique des « murets » en argile (1cm de large, 4 cm de haut) humide qui suivent le tracé du plan de joint (et le tour de la base de la sculpture) : Attention de ne pas laisser de trou ou fente à l'interface argile et chavant.

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La moitié de votre sculpture est maintenant délimitée par des murets d'argile. N'attendez pas pour commencer le moule : l'argile durcirait et serait difficile à enlever sans endommager la sculpture en chavant .
IV.3 Application du Gelcoat
En moulage stratifié, il faut commencer par un « gelcoat », c'est à dire une couche de résine thixotropée sans renforts. Cette couche sert à prendre les détails de la structure, mais la solidité du moule viendra surtout des couches suivante contenant des renforts fibre de verre. Le gel coat est thixotropé pour pouvoir être appliqué sans couler comme de l'eau et être d'une épaisseur relativement constante. La résine acrylique peut être thixotropée grâce à un additif spécial (3 gouttes suffisent pour 150 g de résine)...ou il faut ajouter une charge en poudre (carbonate de calcium ou poudre de silice par exemple) pour rendre la résine pâteuse. Attention néanmoins, une résine trop thixo risque d'emprisonner des bulles d'air qui deviendron des défauts au démoulage. le plan de joint délimité par le mur d'argile doit aussi voir une de ses face recouvert de gel coat (il forme une cornière en L vue en coupe).

IV.4 Stratification :
Attendre 1 à 3 heures avant que la résine polymérise (solide au toucher) selon la température, puis  appliquez les couches de résine + renfort. Il y a plusieurs renfort plus ou moins compatible avec la résine acrylique : les tissus tissé conviennent si les mailles sont assez lâches, en revanche les mat de verre (surtout les grammages élevés) qui sont des fibres de longueur constante foulées (un peu comme le feutre) posent probléme avec cette résine : il y a un liant qui maintient les fibre ensemble, mais la résine acrylique ne dissous pas ce liant et elle est plus pâteuse que les autres résine, du coup la résine peut avoir du mal à imbiber le cœur de la fibre. La solution est de froisser de ses mains le mat de verre, ce gqui émiette le liant et transforme le mat de verre « plat » en « choucroute » de mat de verre, qui laisse bien mieux pénètrer la résine lors de l'application. Les mat de verre de très faible grammage n'ont pas besoin de subir cet préparation :  il sont tellement fin que même la résine acrylique l'imbibe à cœur sans difficulté.
De manière générale on commence à « stratifier » en commençant par une couche de verranne, car ce renfort est très déformable et donc épouse plus facilement le gel coat :
estimez la surface de verranne nécessaire : prennez votre morceau de verranne et couver la surface déjà recouvert de gel coat. Multipliez par 2 la surface de verrane qui vous a fallu pour couvrir le gelcoat. Coupez au ciseaux de carré de verranne de 10 à 20 cm de côté et empilez les à proximité de la sculpture.
Préparez de la résine acrylique non tixo (ne dépassez pas 150 g à la fois si vous n'avez pas d'agent retardant) en mélangeant partie A et B.
mouillez sans excès (si vous en mettez trop, la résine va couler sur le sol) la surface du gelcoat déjà appliqué avec votre résine à l'aide d'un pinceau, appliquez un carré de verrane précédement découper sur la zone mouillée, puis imbibez sans excès le carré de verrane avec le pinceau mouillé avec la résine. Mouiller sans excès autour du premier carré de verranne, puis appliquer par dessus un 2e carré de verrane en le faisant chevaucher sur la moitié du précédent carré et imbiber de résine le tout... et recommencer encore et encore jusqu'à couverture de toute la surface de gel coat...
le plan de joint délimité par le mur d'argile doit aussi voir une de ses face recouvert de résine stratififié (il forme une cornière en L vue en coupe).
Il faut le compléter par d'autre couche de renfort, car la verrane n'est pas assez solide a elle seule. Continuer avec un tissu de verre ou du mat de verre (froissé) en répétant la manœuvre
une couche de tissu de verre 300g/m2 suffit, mais rajouter 1 à 2 couche de plus sur le plan de joint et sur les bords du moule : ce sont les endroit les plus fragiles et ils doivent être renforcés, sinon ils casseront au démoulage

 

 IV.5  Préparation de la 2e partie du moule :
Une fois que la première moitié de la sculpture a été recouverte par le moule stratifié, attendez que le moule deviennent dur au toucher (quelques minutes à quelques heures selon la température).
Une fois la première partie du moule dur, enlevez le muret en argile. Il est très très important à ce stade de ne pas oublier de placer des clés de démoulage sur le plan de joint de la première partie du moule. Les clés de démoulage sont de petits coins (triangle trappézoïdal) en argile ou en plastiline à placer le long du plan de joint en résine, à 90°, la pointe pointant vers la surface de la sculpture(la pointe doit s'arrèter à environ 2 mm de la surface de la sculpture, tous 5 cm à 10 cm environ. Il est extrêment difficile de démouler un moule en plusieurs parties sans ces dispositifs.

2e chose à faire complètement indispensable est d'appliquer un agent de démoulage (!!!) sur  le bord du plan de joint. Ne sautez pas cet étape : les résines collent extrêmement bien l'une sur l'autre et, sans agent de démoulage, le moule serait au final impossible à démouler. L'agent de démoulage peut être un spray démoulant spécial (rapide et facile mais un peu cher), de la cire (liquide ou pâteuse) de démoulage (ce n'est pas de la cire d'abeille !) qui se trouvent dans les magasins de moulage : un pot coute un peu cher (entre 15 et 20 euro) mais vous n'en utiliserez que très peu à chaque moule. Sur la résine acrylique, la graisse de silicone ou le savon noir liqueur (ou le liquide vaisselle dilué à 50%) marche aussi sur de l'acrylique (mais pas forcément sur les autres résines).

IV.6 Fabriquer la 2e partie du moule
Recommencer les parties IV.3 et IV.4 pour fabriquer la 2e partie du moule. Seul différence, vous n'appuierez pas le stratifié sur le muret en argile, mais sur le plan de joint de l'autre partie du moule.

Ce n'est pas obligatoire, mais je vous conseille fortement de colorer le gel coat avec un peu de pigment en poudre (du noir par exemple) lorsque vous le préparer pour cette 2e partie du moule : ainsi au démoulage, les 2 partie de moule, l'une blanche, l'autre colorée, laisseront apparaître nettement la ligne de démarcation du plan de joint... ça permet de vérifier que le moule est en train de s'ouvrir et non de se casser.

 

IV.7 à faire avant démoulage
Après démoulage les 2 parties du moule, difficile de réassembler les 2 parties de façon solide et précise. Le moyen le plus facile avec un moule stratifié est de placer des boulons perpendiculairement au plan de joint. Les trous doivent être percés avant démoulage, pour garantir un parfait ajustement des 2 moules. Avec une perceuse et une mêche (mêche pour percer les métaux) du même diamètre que les boulons ( 5mm convient en général), percez un trou dans le plan de joint, en traversant les 2 cornières complètement. Faites un trou tous les 10 cm  environ (au minimum 3 trous dans tous les cas), en veillant à ne pas percer  à l'emplacement d'une clé de démoulage.

 

Le long du plan de joint, il y a des fibres qui dépassent : ce n'est pas pratique et peux génèrer des échardes de fibre de de verre douloureuse. Cela peut aussi géner le démoulage. Placer une disqueuse perpendiculaire au plan de joit et couper l'excès de fibre jusqu'à voir le plan de joint entre les 2 partie du moule.

V. Démoulage :
Mettez des gants épais de travail (cuir ou fibres anticoupures). Munissez vous de plusieurs gros tournevis (3 au minimum) et introduisez les de force dans les clefs de démoulage en pllastiline : les tourner en faisant levier légèrement. Normalement le moule va s'ouvrir légère autour des clef de démoulage. Introduire la pointe d'un tournevis dans la fente et agrandir cette fente avec le tournevis (l'enfoncer et faire pression)... de proche en proche, prolonger la séparation en insérant des tournevis comme de petits pieds de biche.

S'il y a beaucoup de contre dépouille, et que le moule ne veux pas s'ouvrir. il peut être utile de ramollir la Chavant préalablement pour parvenir à démouler sans casse : placez sculpture +moule quelques minutes dans un four à 50 °C et tentez un démoulage avant qu'il refroidisse.
On peut éventuellement utiliser un compresseur d'air avec un gonfleur à ballon (embout en forme d'aiguille) pour aider au démoulage : l'aiguille est enfoncé dans une clef de démoulage et l'air sous pression injecté : l'air va pénètrer entre moule est sculpture et démouler en douceur.

VI. Nettoyage du moule
Avec un peu de chance, le moule va se détacher de façon impeccable de la sculpture en chavant... en réalité il n'est pas rare que des morceaux de chavant adhérent au moule.

Si vous avez chauffé la chavant et qu'elle est quasiment liquide, attendez qu'elle refroisse et durcisse un peu : Elle sera plus facile à enlever. Enlevez les plus gros morceaux à la main ou éventuellement en vous aidant d'outils en bois (spatule, ébauchoir, cure dent) : évitez les outils en métal qui risqueraient de rayer la surface de votre moule. N'oubliez pas que votre chavant est réutilisable : rassemblez les morceaux dans une boîte hermétique. S'il reste des très petits débris de chavant difficiles à enlever dans le fond du moule, versez quelques cl d'essence F et dissolvez les résidus de Chavant en vous aidant d'un petit pinceau brosse : videz l'essence F sale et rincez une fois avec un peu d'essence F propre. Essuyer soigneusement avec un chiffon tissu au final.

VII. Assemblage du moule
Préparez autant de boulons et d'écrou que vous avez percez de trous dans le plan de joint préalablement, ayant le même diamètre que la mêche utilisée pour percer. Je vous conseille d'utiliser des écrous à tête cônique (le serrage est plus progressif, ce qui acroit la durée de vie des moules) avec une fente pour tournevis plat : un pas de vis de 2 cm de long est généralement suffisant. Une fois que les 2 pièces du moule nettoyées, rassemblez les en accollant les 2 cornières le long du plan de joint. Faite correspondre les trous préalablement percés et introduisez des boulons dans les trous. Une fois les boulons en place, placez les écrous en place et vissez les à la main (ou avec une perceuse visseuse), puis serrez modérement avec une clé et un tournevis. Ce n'est pas obligatoire si on tire dans le moule en silicone polyaddition, mais si on souhaite ajouter un agent de démoulage dans le moule, il vaut mieux l'appliquer avant assemblage, tout simplement parce qu'une fois assemblé, le seul accès à l'intérieur du moule est l'espace réduit du cou : ce n'est pas facile d'atteindre toutes les partie du moule par l'orifice.

VIII. Choix de la technique de tirage
« Tirer » est l'action de fabriquer un objet (« tirage »)en positif (réplique de la sculpture initiale) dans un moule en négatif. Il y a plusieurs façon de procèder.
Il est tout à fait possible d'assembler le moule autour de la tête en plâtre ou en résine qui a servit de gabari et de verser le silicone polyaddition dans l'instertice. Cela permet de réaliser un masque parfaitement sur mesure... néanmoins :
si la couche de chavant est trop fine par endroit, le masque sera aussi très fin à cet endroit et donc fragile.
Si la couche de chavant est très épaisse, le masque sera aussi très épais, donc lourd (voir déséquilibré) et couteux en silicone.
Le masque est sur mesure vis à vis du buste utilisé... mais aura du mal à accepter une tête appartenant à une autre personne, car trop bien ajusté à un visage précis.
Si le masque est complexe, verser le silicone n'est pas suffisant pour remplir tous les interstice par simple coulé : dans ce cas il faut installer un complexe réseau d'évents et de trous de coulé pour que le silicone remplisse tout le moule.

Dans la mesure ou l'on souhaite un moule relativement solide, pas trop couteux, pas trop lourd et enfilable par plusieurs personnes, il est préférable d'opter pour un tirage par rotomoulage. Le roto-moulage permet d'avoir un moule d'épaisseur à peu près constante. En contrepartie, comme on perd en finesse de la peau  à certain endroit et que ce n'est plus du total sur mesure (ça bloblote par endroit au lieu de se plaquer sur la peau), le masque retranscrit très peu les mouvements du visage et les émotions exprimé. Traditionnellement les masques type « halloween » commerciaux sont tirés en roto-moulage (ou en coulée sous chappe) alors que les masques SFX cinéma à usage unique sont fabriqués sur mesure.

IX. Rotomoulage
IX.1 définition : Le tirage par roto-moulage consiste à verser un produit de tirage liquide (le silicone polyaddition dans notre cas) dans le moule creux et à le faire tourner pour enduire l'intérieur du moule d'une couche du produit homogéne, avant de retirer le produit en excès restant. Pour obtenir une épaisseur suffisante, il faut soit multiplier les couches successives (en laissant le produit se figer par polymérisationentre 2 couches) jusqu'à obtenir l'épaisseur nécessaire, soit utiliser un agent thixo pour épaissir et rendre moins coulant le silicone et donc faire une seule couche épaisse (ou 2). Il vaut mieux appliquer les 2 premières couches de silicone sans le thixotroper, mais on peut thixotroper (ajout d'un additif spécial au silicone) à la 3e couche pour qu'elle soit plus épaisse et éviter de devoir faire une 4e voir une 5e couche.

IX.2 Dosage : estimer la quantité de silicone pour la première couche est délicat … si on en met de façon trop juste, il y aura des trous dans la première couche, du coup il faut forcément en mettre en excès. Il est dommage de gâcher ce silicone en excès (vu le prix du silicone polyaddition) mais il faut absolument l'enlever sinon, malgré son apparence pâteuse, il va couler s'accumuler dans le bas du moule et créer des « lacs de silicone » : il vaut mieux placer le moule en position verticale, orienté tête vers le haut-cou en bas pour l'éviter. La solution que j'ai trouvé pour ne pas gâcher le silicone est de placer le silicone en excès dans un  réfrigérateur (entre 1 et 4 °C) alors que le moule enduit de silicone est placé dans une pièce chaude (température >20°C) : ainsi la polymérisation du silicone en excès est très ralentie par rapport au silicone appliqué dans le moule. Lorsque le silicone fige dans le moule, le silicone conservé au frais est encore liquide et peut donc être appliqué comme 2 e couche pardessus la première qui vient juste de figer.

IX.3 Teintage : Le silicone polyaddition transparent, une fois teinté dans la masse a un effet translucide qui rappelle beaucoup la peau humaine (ou « extraterrestre »)... mais pour que ça marche, il faut bien doser la couleur. Il existe des teintures spécial silicone... mais les pigment en poudre marchent aussi (vérifiez avant que votre pigment ne contient aucun métaux lourd ou souffre ou étain) et fournissent des teintes plus varier. Ces pigments doivent être incorporés au silicone liquide après mélange des 2 composant. Une astuce pour obtenir une translucidité idéal est de prendre un abaisse langue (spatule en bois), dessiner un point noir dessus, le plonger dans le silicone teinté puis le retirer enduit de silicone : si le point noir est parfaitement visible, c'est trop transparent (rajouter du pigment), si le point noir n'est plus visible, il y a trop de pigment (rajouter du silicone transparent pour diluer) : l'idéal est que le point soit à peine visible. Les 2 premières couches doivent être teintée, mais il n'est pas nécessaire de teinter les couches suivante.
IX.4 Démoulage : le démoulage du silicone est est très facile une fois polymérisé (non collant au toucher) : il suffit de soulever un bord avec l'ongle et de tirer légèrement sur la peau silicone : à la différence du latex, il n'est pas nécessaire de talquer le masque, car il ne risque pas de coller sur lui-même.
X. Finition du masque
la première chose à faire est d'ébarder le masque, c'est à dire éliminer les parties indésirables : ouvrir la bouche, les yeux, les conduits auditif, les bords du moule, le surplus du plan de joint. Des petits ciseaux courbes peuvent aider, scalpel, voir une petite fraise type dremel.
Une fois ébardé, le masque peut être enfilé sur le buste en plâtre initial. On peut alors rajouter une finition de maquillage (voir tuto maquillage Laurent Zupan).

 

(images à venir)