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Transmis par: Golum Actif 17 Déc 2003 - 06:40
armures 
Suite à de nombreuses demandes, cet article entend
donner au débutant les bases nécessaires à la construction
de sa première cotte de maille. Ecrit par et pour des débutants,
il laisse volontairement de coté une grande partie des techniques possibles
pour se concentrer sur le « facilement accessible ». Cette première
partie en deux chapitres vous guidera jusqu'à l'obtention des anneaux
necessaires au montage, qui lui sera inclu dans la deuxieme partie de cette
suite d'articles.

I – Reflexions préalables


1.1 : Evaluation de motivation


Fabriquer une cotte de maille demande un travail énorme.
Avant de vous lancer, demandez-vous si vous avez vraiment le temps et le courage
pour une telle entreprise. Si vous avez des hésitations, tentez de réaliser
quelques essais sur de petites surfaces, en montant par exemple un camail. L’idéal
est de commencer avec quelqu’un qui n’en est pas à sa première
maille et qui pourra vous faire profiter de son matériel et de son expérience.
Si vous vous sentez prêts, alors il est temps de réfléchir
plus avant.


1.2 : Définition d’un projet


Comme nous l’avons laissé entendre plus haut,
vous n’êtes pas obligés de monter tout de suite un vêtement
très long demandant un travail phénoménal. Il existe des
alternatives, des projets intermédiaires.


Le camail : Cette « cagoule » de maille peut constituer
un début extrêmement formateur. En effet, si la surface de maille
à monter est bien plus réduite que celle d’un haubert, et
donc le temps de réalisation en conséquence, la complexité
du montage du camail réclame le recours à des techniques très
variées. Agrandissements, montage en cercles concentriques, liaisons
à 45° sont des techniques que l’on ne retrouvera pas forcement
dans les autres projets mais leur maîtrise fera de vous un « tricoteur
» averti. Toutefois, attendez-vous à commettre des erreurs et à
devoir démonter votre travail pour les corriger.
Le T-shirt de maille (Byrnie) : C’est l’alternative la plus simple
sans être la plus rapide à monter. Il ne réclame aucune
technique particulière. Les manches sont montées sans changement
de sens et les réductions à la taille sont facultatives.
Le Haubergeron : Avec manches longues, et descendant à mi-cuisse minimum,
il vous demandera de maîtriser les contractions et les agrandissements,
les changements de sens pour les manches, et la quantité de travail demandée
est de loin la plus importante des 3 alternatives présentées.
Toutefois, vous pouvez partir sur le projet du t-shirt et le rallonger en haubergeron
en cours de montage. Pour cela, il vous suffira de monter le t-shirt sur toute
sa longueur (jusqu’aux hanches) sans les manches, et de prendre la décision
à ce stade au sujet des manches et de la longueur finale.


Notez bien que la réalisation d’anneaux va inévitablement
réclamer un investissement forfaitaire. Obtenir tout le matériel
nécessaire et s’arrêter à un camail peut paraître
un mauvais calcul. Cependant, la matière première, à savoir
le fil, sera aussi un poste important dans le budget de votre projet, d’où
l’intérêt de ne pas se tromper sur les quantités achetées.


1.3 : Choix de la maille


Il existe différentes possibilités de lier vos
anneaux entre eux. La maille la plus répandue est l’européenne
4 en 1. Elle donne une armure extensible, d’un bel effet, et est très
facile à maîtriser. Pour un début, c’est le choix
le plus raisonnable que vous pouvez faire.


Sur le même schéma mais avec un nombre d’anneaux
différents vous trouverez :
• La maille royale 8 en 2 dans laquelle tous les anneaux de la 4 en 1
sont doublés. Avec le même type d’anneaux, elle sera deux
fois plus dense, deux fois plus lourde, deux fois plus longue à monter,
et bien moins extensible qu’une 4 en 1.
• La 6 en 1, alternative à mi chemin entre la 4 en 1 et la royale.
Elle aussi est longue à monter et plus complexe dans les contractions
/ agrandissements. Son rendu est très intéressant, à condition
de faire une maille ajustée au plus près du corps et de ne pas
la porter avec les anneaux en extension.


Vous entendrez parler aussi de maille japonaise, perse, normande,
ou encore dragonscale … Ces mailles sont très spéciales
et méritent à elles seules une suite d’articles. Vous trouverez
plus de détails sur cottesdemailles.com et en lançant une recherche
sur Internet.


Conseil général : afin d’acquérir
la maîtrise et l’expérience nécessaire tout en obtenant
un résultat intéressant, tant au niveau du rendu que de la souplesse
de montage et de port, commencez par monter de la 4 en 1. Si vous voulez absolument
une maille dense, vous pourrez augmenter le diamètre de fil et réduire
celui des anneaux (cf. 1.4.2). Pour la suite de ce dossier, nous nous limiterons
à des informations valables dans le cas d’une 4 en 1.


1.4 : Choix de la matière première


Le choix du fil fait entrer en ligne de compte votre budget,
le diamètre des anneaux que vous désirez et l’entretien
que vous êtes prêts à faire sur votre maille. Il est déroutant
de constater que l’on peut prendre n’importe lequel de ces paramètres
comme point de départ de notre réflexion. Nous choisirons donc
arbitrairement le budget et partirons du principe, arbitrairement toujours,
que vous souhaitez le réduire au minimum. Les solutions de l’achat
d’anneaux et des ressorts sera donc laissée de côté
: elles sont coûteuses et nous n’avons pas assez d’information
dessus pour nous attarder sur le sujet.


1.4.1 : Le Fil


Il existe beaucoup de fils différents, et vous trouverez
sur Internet des boutiques qui proposent des anneaux faits de métaux
« exotiques ». Titane, niobium, aluminium anodisé, inconel
… Ces anneaux coûtent extrêmement chers et sont surtout utilisés
pour la bijouterie et éventuellement la « décoration »
des cottes de maille. Oubliez tout ça pour votre première cotte
de maille. Le choix du fil va dépendre surtout de la disponibilité
des différents métaux et de votre budget.













































  Acier Recuit Acier Galvanisé Acier Inox
Prix 1 2 3
Disponibilité 2 3 1
Entretien 3 2 1
Malléabilité 3 2 1
Facilité de coupe 3 2 1
Solidité de la maille 1 2 3

1 : Elevé – 2 : Moyen – 3 : Faible


L’acier recuit : c’est l’acier
le plus brut que l’on puisse trouver. Il est utilisé en maçonnerie.
Il se trouve difficilement en magasin de bricolage. Vous aurez plus de chance
d’en trouver chez un marchand de matériaux de construction ou dans
une tréfilerie. Il est souvent recouvert d’une couche noire protectrice
qui s’en ira très vite pour laisser un fil brun qui finira par
rouiller. Bien que très bon marché, il demandera un entretien
fréquent de la maille avec des huiles et des anti-rouille. (voir la partie
sur l’entretien de la cotte de maille). Cet acier est apprécié
pour le rendu authentique qu’il donne à la maille et les possibilités
de rivetage des anneaux qu’il offre.


L’acier galvanisé : c’est
le plus largement utilisé et celui que vous trouverez le plus facilement,
dans les magasins de bricolage et chez les marchands de matériaux, pour
les menus travaux et la clôture. La couche de zinc qui le recouvre permet
de réduire l’entretien de la maille au minimum puisqu’elle
protège de la corrosion. Cette couche, brillante à l’achat,
ternira au cours du temps pour finir au gris mat.


L’acier inox : rare, cher et difficile
à travailler (surtout à couper), il permet d’obtenir une
maille fantastique, brillante, qui ne terni pas, qui ne rouille pas, et d’une
solidité remarquable (avec des dimensions d’anneaux adaptées
bien sur). On peut trouver de l’inox 304 (le même que celui utilisé
pour les couverts de table) dans les tréfileries, pour un prix au moins
double de celui du galvanisé. Le choix de ce fil est une alternative
exotique, luxueuse, et un rien insensée. Pour éviter d’entrer
dans les détails, je vous renvoi à ce sujet vers l’article
« De l’acier inox » sur Trollcalibur.com.


Conseil général : choisissez de l’acier galvanisé,
voir recuit si vous êtes prêts à l’entretenir.


1.4.2 : Dimensions des anneaux


Pour choisir votre fil et vos anneaux, vous devez réfléchir
à la densité de la future maille. Elle est mesurée par
le rapport section du fil sur diamètre externe des anneaux. Ainsi la
densité d’une cotte de maille en anneaux de 10 mm en fil de 1.8
mm sera de 1.8/10 = 0.18. Généralement, c’est ce rapport
qu’il vous faudra rechercher lors du choix de la taille de vos anneaux
et du fil adéquat. Une maille lourde aura quant à elle une densité
tournant aux alentours des 0.25, mais sera difficile à monter et à
porter.


Gardez à l’esprit les généralités suivante
:



  • Plus la densité de votre maille sera importante, plus elle sera
    lourde.

  • Des anneaux trop gros avec un fil trop fin donneront une maille fragile,
    capable même de se démonter sous son propre poids.

  • Plus vos anneaux seront petits, plus la coupe des ressorts et le montage
    seront longs.

  • Plus votre fil sera épais, plus la coupe des anneaux et le montage
    seront difficiles.


Voici un tableau qui vous guidera dans votre choix :



























































Maille standard
Fil Anneaux Densité
1,2 6 0,20
1,4 8 0,18
1,8 10 0,18
2,0 10 0,20
Maille lourde
Fil Anneaux Densité
1,0 4 0,25
1,4 6 0,23
1,8 8 0,23
2,0 8 0,25

Il existe un type d’anneaux très répandu
qui constitue presque un « standard » : anneaux de 10 mm de diamètre
externe en fil de 1.8 mm de section. Cela constitue un bon compromis entre le
poids, la densité, la difficulté de travail et la longueur de
montage.


II – Travail Préparatoire


Il est maintenant temps de trouver la matière et les outils pour fabriquer
vos anneaux.


2.1 : Se fournir en fil


Maintenant que vous avez déterminé le fil qu’il
vous faut, vous allez devoir trouver un fournisseur. Mais quelque soit l’acier
que vous cherchez, vous avez tout intérêt à tenter de vous
fournir dans une tréfilerie. Ces professionnels du fil métallique
ont un grand choix d’aciers et de sections, dans des quantités
élevées. C’est le seul endroit à ce jour où
nous avons pu trouver du fil d’acier inox. Les tréfileries vendent
le fil au kilogramme et leurs prix sont bien souvent inférieurs à
ceux pratiqués par les détaillants. Enfin, la rupture de stock
sur des fils aussi courants que le fil galvanisé ou recuit est très
rare. Ce sont toutefois des professionnels, et l’achat « en direct
» sur de petites quantités n’est pas toujours possible. A
ce sujet, je vous renvoi vers l’article « De la recherche de nouveaux
matériaux » sur Trollcalibur.com.


Comme nous l’avons dit plus haut, le fil recuit peut
être trouvé chez les marchands de matériaux. Parfois grossistes
pour les professionnels, ces commerçants pratiquent des prix tout à
faits raisonnables.


Enfin, les enseignes les plus accessibles, les plus répandues,
mais aussi les plus chères et parfois les moins bien fournies, tant en
quantités qu’en gamme de fils différents, sont les magasins
et grandes surfaces de bricolage. (En France, Castorama, Leroy Merlin). Vous
y trouverez à coup sur du fil galvanisé en sections faibles (0.8
à 1.4) pour le menu bricolage et en grosses sections pour la clôture
(2.2… 2.5).


L’avantage des détaillants est que vous pourrez
vous réapprovisionner en cours de montage, selon vos besoins. Si vous
achetez dans une tréfilerie, c’est à coup de demi bobine
qu’il vous faudra vous approvisionner, soit 25 à 50 Kg. C’est
un choix à faire, et aussi une question d’accessibilité.
Les industriels ou les grossistes se font bien plus rares que les grandes enseignes…


2.2 : Du fil aux anneaux


Cette étape va encore une fois dépendre du fil
et des anneaux choisis. Deux méthodes s’offrent à vous :
une manuelle et une électrique. Un fil tendre (recuit ou galvanisé)
ou de petite section (1 à 1.6) pourra être transformé en
anneaux manuellement. Mais si vous avez opté pour du gros fil galvanisé
ou inox (1.8, 2 ou plus), il est fortement conseillé d’avoir recours
à la méthode électrique.


2.2.1 : La méthode manuelle


Même si cette méthode est dite « manuelle
», elle n’exclu pas la construction d’une « machine
» simple. Une bonne planche de contreplaqué ou des tasseaux de
récupération, une tige métallique percée pour enficher
le fil, quelques équerres et quelques clous pour consolider, suffiront
à réaliser cet instrument. Il est représenté en
détail par le schéma suivant.



La tige est tordue manuellement à l’aide d’un
étau. Si vous n’avez pas d’étau, sortez dans la rue,
trouvez une grille d’égouts et vous aurez ainsi un bon substitut
à l’étau. Ensuite, elle est simplement posée dans
le cadre en bois. Elle en est retirée à chaque fois qu’un
ressort est achevé.


Faites attention lorsque vous terminez un ressort : l’énergie
emmagasinée par le mandrin va alors se relâcher et le faire tourner
en sens inverse quelques secondes. Ne relâchez pas d’un seul coup,
maîtrisez le retour d’énergie et faites attention à
vos extrémités.


Cette méthode très rustique est indiquée
pour les projets de faible envergure (bracelets, camail…) et comme nous
l’avons dit plus haut, les fils tendres et de faible diamètre.
Le fait que la tige métallique soit tordue manuellement vous limitera
aussi dans la taille des anneaux. Il apparaît en effet difficile de tordre
une tige d’un diamètre supérieur à 10mm.


2.2.2 : La méthode électrique


Cette fois, nous allons avoir recours à l’aide
d’une perceuse pour réaliser les ressorts qui serviront à
la fabrication des anneaux. Si vous avez un étau robuste fixé
à un établi solidaire du sol, vous pourrez vous permettre de simplement
bloquer la perceuse dans l’étau pour enrouler votre fil. Toutefois,
il est conseillé de fabriquer ici aussi un cadre en bois pour soutenir
cet appareillage.



Si votre axe n’est pas soutenu à son extrémité
par un support quelconque, il risque de vriller. Dans ce cas, réduisez
sa longueur jusqu’à obtenir une rotation selon un seul axe. Pour
un axe de 8mm de diamètre tournant sans support, 70 cm est un maximum.
Mieux vaut faire des boudins quasi parfaits sur de petites longueurs que d’en
faire des longs pleins d’irrégularités. Souvenez vous que
les irrégularités génèrent des pertes.


Les problèmes principaux posés par cette méthode sont
:



















Problème Solution
Le déroulement du fil ne sera pas exempt de nœuds si vous
travaillez à partir de bottes plutôt que de bobines.
Rembobiner le fil sur un dévidoir de câble qui sera fixé
au sol ou à l’établi.
Une vitesse de rotation de la perceuse trop élevée empêchera
de réaliser des ressorts réguliers et provoquera des pertes
en matière première.
Utiliser un variateur de vitesse ou une perceuse avec variateur intégré
et travailler à une vitesse adaptée afin de bien contrôler
l’enroulement du fil.
La force de la perceuse exige de guider le fil à deux mains. Travailler en binôme.

Le travail à la perceuse n’est pas sans risque.
En effet, votre main peut être entraînée avec le fil à
tout moment et se retrouver écrasée entre l’axe et le fil.
C’est pour cela que le port de gants rembourrés en cuir (type gants
de chantier) est indispensable. De plus, conservez toujours une distance minimale
de 20 cm entre votre main la plus proche de l’axe et l’axe lui même,
surtout lorsque vous travaillez à grande vitesse.


Il est aussi indispensable de travailler à deux sur
ce type de système : l’un guide le fil avec ses deux mains pendant
que l’autre actionne la perceuse en surveillant le bon déroulement
et enroulement du fil.


Ici, nul besoin de modifier l’axe métallique.
Il sera enfiché directement dans les mâchoires de la perceuse.
Pour amorcer le ressort, le fil sera simplement inséré entre les
mâchoires de la perceuse et tordu à 90° par rapport à
l’axe.


Cette méthode, bien que plus lourde que la précédente
à mettre en œuvre, permet la production de ressorts en masse.


Si l’on prévoit de faire beaucoup d’anneaux,
au moins la quantité nécessaire à la fabrication de deux
hauberts, mieux vaut monter au moins un cadre simple comme présenté
plus haut. Pour les plus motivés, sachez qu’il est possible de
construire un appareillage complexe. Sans rentrer dans les détails d’un
sujet qui mérite un article à lui seul, les points clés
de la fabrication d’une machine de production de masse sont :



  • un cadre permettant l’utilisation d’un axe de grande taille
    (1m ou plus)

  • un dévidoir de fil fixe (fixé à l’établi
    ou au sol)

  • un variateur de vitesse

  • une pédale interrupteur dispensant du travail en binôme

  • une perceuse tournant dans les deux sens, permettant de débobiner
    le fil des boudins ratés


2.3 : Des ressorts aux anneaux


Nous avons réalisé nos « ressorts »
de fil. Il s’agit maintenant de les couper dans le sens de la longueur
afin d’obtenir les anneaux tant attendus. Ce travail sera presque aussi
long que le montage de la maille lui même, et il est de loin le plus fastidieux.


Le choix de l’outil de coupe dépendra de plusieurs paramètres
:



  • du fil que vous avez choisi : sa dureté et son diamètre. Cf.
    tableau en 1.4.1.

  • de l’ampleur de votre projet, donc du nombre d’anneaux à
    réaliser

  • du résultat que vous souhaitez obtenir : netteté de coupe,
    géométrie des anneaux

  • du confort d’utilisation : facilité de coupe, rapidité
    d’exécution


Le budget est bien évidemment encore un paramètre
important. Mais nous partirons du principe que vous l’avez défini
précédemment. Cependant, à moins d’être dans
une optique de pur « essai » sur la maille, que votre projet est
volontairement indexé sur les solutions les plus accessibles, par exemple
un camail en fil recuit de 1.3mm, il est conseillé d’investir dans
de bons outils.


2.3.1 : De la qualité des outils


La qualité des outils de coupe est très variable,
et à dénomination égale, la performance est très
différente. Les grandes surfaces proposent des pinces dites « mini
coupe boulons » pour 10 EUR environ. Cela dit, en vous adressant à
un bon quincaillier, vous pourrez trouver une pince portant la même dénomination,
coûtant près de 4 fois le prix de la précédente.
Pourquoi une telle différence de prix ? A cause d’une réelle
différence de performances.


Un exemple concret : avec une pince coupe boulons « discount
», vous couperez un à un, voir deux par deux, et au prix d’une
bonne pression, des anneaux en fil galvanisé de 1,8mm. Avec une pince
dite elle aussi « mini coupe boulons » de marque, c’est 4
ou 5 anneaux que vous couperez d’un seul coup et sans effort. De plus,
si vous comparez ensuite la netteté de la coupe et le rendu final de
l’anneau fermé, la différence sera flagrante. L’usure
d’une pince haut de gamme (traitée chrome vanadium par exemple)
sera aussi nettement moins rapide que celle d’une pince bon marché.
Enfin, les pinces de marque, haut de gamme, sont garanties par le fabriquant.
Renseignez vous lors de votre achat pour être sûr toutefois. Mais
si votre pince venait à casser ou à s’émousser irrémédiablement,
vous serez alors heureux d’avoir une garantie. Sachant le nombre phénoménal
de coupes que vous allez réaliser, ces deux derniers paramètres
sont à prendre en compte.


Donc interrogez-vous bien : selon l’ampleur de votre projet, l’investissement
dans un bon outil de coupe est peut être rentable.


Ne cédez pas non plus à la tentation de la surenchère.
Si vous n’êtes pas équipé, et que vous prévoyez
de travailler un fil relativement tendre et de diamètre courant, préférez
une pince coupante classique de qualité à un mini coupe boulon
de mauvaise facture. La dureté des mâchoires, due à la qualité
de l’acier et à son traitement, définira la durée
de vie de la pince, et un mini coupe boulon émoussé ou désaxé
ne vaudra pas une bonne paire de tenailles en état. Il en va de la maîtrise
de votre budget et de la propreté de vos coupes.


2.3.2 : Les différents outils







La tenaille russe : c’est l’outil de base,
le meilleur marché, le plus couramment disponible dans une boite
à outils. La coupe se fait avec les cotés des mâchoires,
perpendiculairement au ressort. La coupe est tout à fait acceptable
sur des fils recuits et galvanisés jusqu’à 1,5 mm de
diamètre. De 1,5 à 2 mm, la coupe sera réalisable,
mais inconfortable et d’une netteté passable. La tenaille russe
est donc à réserver à des projets de petite ampleur.







La pince diagonale : prenez là « coupante
en bout » et vous pourrez couper vos ressorts parallèlement
à leur axe. Elle offre à peu près les mêmes caractéristiques
qu’une tenaille russe, pour un prix et une disponibilité équivalente.
Son choix face à la tenaille est une question de goût. Sur
des fils de petit diamètre, vous pourrez peut être couper plus
d’anneaux simultanément, mais la différence est minime.







La cisaille aviation : à ce niveau, nous passons
tout de suite dans les outils « lourds », à condition
bien sûr d’investir dans de la qualité. Cette pince permet
une rapidité de coupe dépassant peut être tous les outils
de cette liste, à condition que la mâchoire puisse passer à
l’intérieur du ressort bien sûr. Une cisaille aviation
est démultipliée ou non, cela dépend de sa qualité
encore une fois. La démultiplication vous permettra de couper vos
anneaux à moindre effort et de couper de gros diamètres de
fils (à partir de 1.8mm galvanisé). La cisaille aviation produit
des coupes très droites et très nettes de type « //
», mais au prix d’une légère déformation
de l’anneau. Cette déformation est toutefois rattrapable à
la fermeture de l’anneau, une légère torsion avec la
pince suffisant à récupérer sa géométrie.







Le mini coupe boulon : appelé
aussi pince pour corde à piano, c’est l’hercule des
outils de coupe. Construit sur le même principe qu’un coupe
boulon de grande taille, il coupe des fils d’une dureté exceptionnelle.
Ce type d’outil est indispensable si vous avez opté pour
de l’inox, en particulier d’un diamètre supérieur
à 1.5mm. Il produit des coupes très propres de type «
>< » sans déformation de l’anneau. Comme tout
coupe boulon, cette pince est fortement démultipliée, ce
qui vous garanti un travail à moindre effort. Préférez
un modèle avec ressort d'ouverture entre les branches, contrairement
à celui présenté sur la photo, cela vous facilitera
grandement la tache.

Personnellement, je vous recommande la marque allemande KNIPEX.
Ces outils sont traités, éprouvés, garantis, et offrent
des performances exceptionnelles, supérieures même à d'autres
marques leaders du marché.


En résumé :



  • si vous voulez faire des économies et que vous travaillez un fil
    tendre : tenailles ou pince coupante, jusqu’à du galvanisé
    en 1.8mm.

  • si vous voulez couper vite de grandes quantités d’anneaux,
    quel que soit le diamètre du fil (jusqu’à 2mm), : cisaille
    aviation, si possible démultipliée

  • si vous voulez couper du fil dur (inox) ou de gros diamètre (2mm
    ou plus), optez pour un mini coupe boulon de qualité.


Il existe bien évidemment d’autres techniques
de coupe, mais nous les laisseront volontairement de côté car elles
ne seront jamais aussi accessibles, faciles de mise en œuvre, et «
bon marché » que la coupe à la pince. Sachons rester raisonnables


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