Fabrication d'une armure complète pour presque débutant.
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Bonjour à tous,
Je suis nouvellement inscrit sur ce forum mais voici quelques années que je suis ce qui s’y fait et que j’y trouve beaucoup d’aide et d’inspiration pour tous mes bricolages. Du coup je me suis dis, le jour où je fabriquerai ma première armure il faudra que je pense à prendre des photos, pour pouvoir essayer de donner, à mon tour, des idées au débutants dans mon genre. C’est aujourd’hui chose faite et c’est donc la réalisation pas à pas de cette armure comprenant casque, plastron, canons d’avant bras, une spallière et les tassettes que j’entreprends de vous expliquer. Le niveau de difficulté (et donc de finition…) n’est pas très élevé, disons que c’est pour « débutant patient ». Je n’ai pas choisi le cuir, il s’est imposé à moi quand j’ai trouvé un demi-croupon de cuir 2 mm d’épaisseur sur un tas d’invendus abandonné après la braderie de Lille… oui il y a des gens qui jettent ça ! Grosso modo tout le cuir de cette armure provient de cette peau à part quelques éléments en cuir souple récupéré sur un fauteuil et les sangles utilisées que j’ai acheté en même temps que les outils sur un site spécialisé (décocuir). Je précise qu’avant cette armure je n’avais jamais posé un rivet de ma vie, encore moins utilisé un abat carre ^^. Je prends évidemment tous les conseils, toutes les suggestions et toutes les remarques constructives que vous pourrez me faire ! Vous me lisez toujours ? Alors commençons par le chapitre 1 :
I) Réalisation d’une spallière en écaille.
Le cuir que j’ai récupéré étant grainé (oui j’aurai préféré trouver un cuir lisse tannage végétal 3mm d’épaisseur mais bon…), ma seule solution pour donner un côté médiéval fantastique un minimum crédible a été de partir sur un modèle évoquant un monstre fantastique. Donc cornes sur le casque, un peu de fourrure et une spallière façon écailles de dragon en laiton avec une forme générale d’aile de chauve souris.
(pièces 1, 2, 3 et 4 sur la photo)
L’idée s’est d’arriver à quelque chose dans ce genre là :
Pour ça une fois que vous avez déterminé la forme de vos écailles (arrangez vous pour avoir un « pavage régulier » sur votre plaque de laiton afin d’avoir le moins de pertes possibles, pensez à prévoir la partie qui va être recouverte par les autres, brefs faîtes des essais en papier), tracez l’allure de la superposition des écailles sur une feuille et placez la partie évidée de votre spallière dessus afin de voir comment en utiliser le moins possible et… comptez !
Notez que la pièce 2 sert à découper les deux parties évidées et la 3ème pièce de la spallière en partant du haut… quand on peut économiser ;)
Maintenant que vous savez combien d’écailles il vous faut vous pouvez commander vos plaques de laiton (trouvées sur le site opitec en 0,4mm d’épaisseur, pas trop lourd et ça se découpe à la cisaille à tôle).
On trace :
On découpe (attention aux bords, pensez à mettre des gants):
Et on superpose pour avoir une idée de ce que ça va rendre :
Là pour l’instant c’est moche, il manque deux écailles en bas et il manque un côté authentique (tout l’intérêt de faire un test avant de percer et de fixer). Une enclume de cordonnier, un marteau à tête ronde pour marteler histoire de vieillir un peu :
On perce, on fixe, du bas vers le haut avec des traits tracés au crayon pour tout mettre bien droit :
Voici une vue de dos avec les trois sangles qui vont servir à la fixer sur l’armure : une déjà posée qui ira sur l’épaule et une sur chaque côté pour devant et derrière.
Et on commence à fixer les différents morceaux ensembles en partant du bas et si possible on n’a pas oublié de laisser de la place aux différents étages pour mettre les rivets qui font les liaisons :
On termine en fixant deux sangles en bas qui vont venir autour du bras :
Et voilà le résultat final :
En espérant avoir mis toutes les précisions nécessaires, j’attends vos réactions et conseils :) . Prochaine étape si ça vous tente: La fourrure décorative pour le côté sans spallière.
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Très chouette ! je vais suivre l'évolution de cette armure. Je suis impatient de voir la fourrure décorative !
Je trouve que le rendu est vraiment chouette, mais je m'inquiète tout de même sur la solidité et la sécurité de l'armure.
ton laiton ne fais que 0.4mm d'épaisseur, autant dire qu'il se plie facilement à la main. Si tu tombes, chaque écaille risque de se tordre de travers.
De plus, tes écailles ont l'air d'avoir le bout bien pointu. Quand on se bat en mêlée, on se retrouve vite épaule contre épaule, et si le mec à côté de toi fait une demi-tête de moins que toi, c'est sa figure qui va frotter contre tes écailles. Aïe ! Sans compter le risque d'abimer une arme qui glisse dessus dans le mauvais sens.
C'est d'autant dommage que c'est vraiment très réussi au niveau de la finition et qu'en effet c'est à la portée de tous. Passe encore l'épaisseur de la tôle, après tout c'est de l'écaille et le risque de déformation n'est pas bien terrible, mais les bouts pointus... Je check ça dans un de mes GN, à priori je le refuse.
à mon avis c'est largement suffisant. Vivement la suite ! Mais arrondis tes pointes ;)
Bonsoir,
Après la spallière voici ce qui sera l’autre côté de l’armure: la fourrure décorative. Il s’agit de quelque chose de… carrément basique, mais comme je veux essayer de vous donner toutes les étapes de la réalisation on passe par là. J’espère aussi que ça peut donner une idée de comment améliorer assez simplement une partie laissée vide d’un costume.
Il vous faut : une vieille fourrure de col de manteau, qui ne fasse pas trop synthétique si possible, et de quoi la décorer (boucles de ceintures, ronds de porte en laiton vieilli, …). L’idée c’est qu’elle vienne passer au dessus de l’épaule, sous la sangle placée à cet endroit sur le plastron (ok ce n’est pas clair mais vous comprendrez sur les photos du résultat final), pour passer ensuite sous le bras.
Donc on part de là :
On fixe sangles et boucle de part et d’autre pour l’attacher :
(Pour les fixer, un trou et un rivet)
Et sur le recto, des boutons de porte en laiton vieilli trouvés chez Leroy, en recoupant la vis avec une dremel pour arriver à une longueur convenable :
Et on termine en fixant une boucle de ceinture décorative en plein milieu (ou tout autre accessoire de décoration, j’avis aussi pensé à des cristaux de roche…) :
Et voici le résultat final :
Alors ok cette partie ne casse pas 3 pattes à un canard je l’avoue volontiers, promis la prochaine sera mieux et un peu plus technique : le casque à cornes avec inspiration corinthienne !
NB : Au moins de ce côté de l’armure, rien de pointu ! ;)
est-il prévu qu'elle se fixe sur le plastron ? Sinon, comment tient-elle avec des mouvements amples ?
En dehors de ça, une boucle + de la fourrure donne un effet plus que sympa ! Faudrait que j'y pense.
Bonjour,
Pour répondre à ta question métacarpe, il y a sur chaque épaule une sangle avec une boucle de ce type :
Côté droit on ouvre pour remplacer la sangle par la sangle de la spallière (celle fixée sur l’épaule disparait alors sous la spallière sans que ça soit gênant) et côté gauche la fourrure passe en dessous pour être maintenue.
Oui la boucle permet de donner un côté plus noble je trouve à une fourrure qui, laissée nue, donnerait plus un style barbare. Celle-ci je l’ai trouvée dans un magasin de mode pour femme un jour de solde !
Après la partie facile sur la fourrure passons à une partie plus technique : le casque à cornes !
L’idée c’est de réaliser un casque type corinthien (grec quoi) avec des morceaux de cuir qui sont plats et en faisant en sorte que ça soit assez rigide. Vu que le cuir utilisé est le même que celui de l’armure, il est tanné au chrome et presque impossible à déformer. Pour avoir une forme arrondie on usera donc d’un système de lamelles. On utilisera les pièces 5, 6, 7 et 8 de l’image suivante :
J’en profite pour faire remarquer ici l’importance cruciale à mon avis de faire toutes les pièces de l’armure avant en papier cartonné. Premièrement pour faire des essais de montage avec des attaches parisiennes et ainsi apporter les corrections nécessaires aux différentes formes de pièces, deuxièmement pour utiliser le moins de cuir possible. Ma peau était assez grande pour que j’espère faire toutes mes pièces dedans mais une fois toutes mes ébauches réalisées il m’a fallut plus d’une heure trente pour les positionner afin d’utiliser le moins de cuir possible ! Lors de mon premier essai je n’envisageais même pas de faire des tassettes et c’est après un premier repositionnement que j’ai dégagé l’espace nécessaire à leur confection.
Pour rigidifier le casque j’utilise deux tôles d’aluminium en plaques de 20x40 (site opitec), 1mm d’épaisseur, et j’y découpe les formes en orange (pas jaune foncé) de la photo suivante:
(Elles s'assembleront toutes les trois, la centrale et les deux latérales, selon l'allure donnée ici)
On enlève 1 à 3mm sur chaque bord pour qu’elles ne dépassent pas du cuir. Je les assemble entre elles avec des boulons provisoires après avoir percé les trous, les pièces extérieurs venant sous la pièce centrale. Je les mets ensuite en forme en utilisant un gabarit de ma tête :
Des petits clous peuvent aider à maintenir les pièces et à les former. Attention, la pièce centrale est pliée au milieu mais pas arrondie (vous comprendrez sur les photos après). Pour le gabarit j’ai pris la forme de l’intérieur d’un de mes chapeaux mais en gros comptez tour de tête + 2cm afin de prévoir l’espace nécessaire à une cervelière. Positionnez ensuite votre cuir sur les pièces en aluminium sans le fixer car vous aller devoir retailler celles-ci. En effet, comme on tourne, ça bouge, ça change, et il faut retailler. J’ai mouillé le cuir pour pouvoir le tendre plus facilement, surtout sur la pièce centrale. Une fois que tout est ajusté poncez toutes les pièces en alu de manière à arrondir les bords (très important si vous tenez à vos yeux et vos oreilles).
On fixe enfin sur l’arrière au moyen de rivets et sur le devant. Pour la superposition des pièces, le cuir vient toujours immédiatement au dessus de l’aluminium qui lui correspond.
Notez qu’une petite pièce fait la jonction arrière et me donne ainsi les 2cm en plus par rapport au tour de tête. De l’autre côté de cette pièce on fixe la sangle qui va venir tenir les lamelles du dessus. Côté face on fixe tous les rivets sauf ceux au milieu du front (qui recevront la sangle quand elle sera réglée). Une deuxième pièce d’alu vient allonger la centrale afin qu’elle maintienne tout le cuir (sinon les pointes en bas bougent tout le temps).
Notez que la pièce d’alu qui rigidifie la pointe ne doit pas être en pointe mais arrondie, question de sécurité pour tout le monde.
Maintenant vous voilà avec une espèce de couronne et une sangle qui dépasse. Vous la mettez sur votre tête, estimez la bonne longueur de la sangle pour assurer le maintien, coupez, et fixez avec les deux rivets au milieu du front. A ce stade vous allez commencer à galérer pour les rivets, deux solutions : l’enclume recourbée de cordonnier ou un étau qui dépasse de l’établi… moi j’avais carrément mis l’enclume dans l’étau qui dépassait : vous pouvez ainsi l’insérer à l’intérieur du casque quand vous mettez vos rivets.
Maintenant on fixe 5 de nos 6 lamelles en se servant de la sangle comme base pour la longueur et en essayant de ne pas créer de jour (évidemment). Quelques photos pour illustrer :
La superposition vue de côté.
La sangle à l’intérieur.
Notez que la sixième lamelle vient se fixer en bas de la couronne à l’arrière :
Ce qui, vu de l’extérieur donne ça :
Et vu de devant :
Reste à fixer les cornes et la décoration faciale. Pour les cornes j’ai trouvé des cornes de cabri, une plaque en alu vient rigidifier la première lamelle pour permettre de les fixer sans qu’elles bougent (et là il vaut mieux avoir mis le rivet qui tient cette lamelle et la sangle le plus près possible du bord plat). Vu de l’intérieur :
Et de l’extérieur :
Deux vis par corne pour qu’elles ne tournent pas.
Et voilà ce que ça donne vu de côté ! Notez qu’entre deux j’avais reçu mon abat carre et que je me suis donc amusé à faire le tour du casque pour donner plus de relief. Si vous en avez un avant je vous conseil de faire ça avant tout le reste et aussi sur chaque lamelle. Enfin on découpe la décoration qui viendra devant et cachera 4 rivets :
Et on la fixe à la colle forte pour obtenir le résultat final :
J’espère que vous avez réussi à me suivre et n’hésitez surtout pas si vous avez des questions. Prochaine étape: les canons d'avant bras avec des sets de table (oui ça devrait rappeler un article sur une spallière en sets de table).
Cordialement,
Banach.
Mais c'est juste excellent tout ça! Faudra que je transforme le sujet en "article" quand j'ai un peu de temps devant moi, histoire qu'on l'ai dans les archives :-)
Sans dénuer pour un sou la qualité certaine du travail, suis je le seul à trouver que même pour une foire médiévale, ces cornes portées sur la tête sont dangereuses ?
Un peu comme se balader avec deux pieux pointus rivés sur la tête.
@ Tilleul : pour une fête med, ça ne me gêne pas. Mais je dis non en GN.
Sinon, je trouve que les idées sont très bonnes et que ça motiverait plus d'un débutant. On a trop souvent tendance à partir sur du tanné naturel (avec toutes les précautions et risques encourus), alors que se faire la main sur du vieux cuir est simple et sans risque.
Très fan du casque et de la foururre. Où as tu trouvé la boucle décorative ?
Sans dénuer pour un sou la qualité certaine du travail, suis je le seul à trouver que même pour une foire médiévale, ces cornes portées sur la tête sont dangereuses ?
Comme pour un check armes, faudrait voir "en vrai"; Et ça dépend du type de GN (baston vs politique).
Y a toujours moyen de mettre un truc au bout pour éviter les pépins, ou de les remplacer par des cornes en mousse/latex. Mais pour moi c'est pas pire que des encoches de flèches qui dépassent d'un carquois, que certaines épaulettes en métal que j'ai pu croiser, ou qu'un arc manipulé n'importe comment.
Bonsoir,
Maynar:
Merci, je l'ai trouvée sur une ceinture chez Pimkie je crois, ou Promod, enfin un de ces deux magasins de mode pour femme dont le nom commence par P. D'ailleurs la vendeuse avait insisté pour me faire un emballage cadeau parce que "ça devient rare les hommes qui font des petits cadeaux à leurs compagnes", j'avais pas eu le coeur de lui expliquer la vraie destination du truc...
Et oui le gros avantage d'un tel cuir c'est qu'il se travaille plus facilement et surtout coute beaucoup moins cher! Pour une première armure ça offre une excellente base, d'autant qu'on peut ensuite le vieillir artificiellement pour donner un aspect encore plus authentique. Mais à mon avis, comme on n'égalera de toute façon jamais la classe du cuir végétal, il faut, en fonction, jouer sur la forme de l'armure et les décorations pour le faire oublier un peu.
Tilleul, bomber-marc :
Pour ce qui est du débat sur les cornes, avec toute l'objectivité dont je peux faire preuve, je ne pense pas qu'elles représentent un danger, je m'explique. Pour commencer même si je ne suis pas très grand avec mon mètre soixante dix, une fois ajoutée la hauteur des cornes on arrive à 1m90, donc pour que ça soit dangereux, vu qu'elles sont en vraie moins pointues qu'elles ne le paraissent sur la photo, il faudrait des personnes de 2m ou plus pour arriver au niveau des yeux, ça enlève déjà du monde. Ensuite, parce que je suis bien conscient que la première raison n'est pas suffisante, elles ne dépassent presque pas du casque sauf sur les côtés, c'est à dire au niveau de mes épaules. Donc pour que ça gêne quelqu'un il faudrait qu'il soit plaqué contre moi et encore. Ce qui m'amène au dernier point, le seul cas où elles pourraient poser problème c'est en cas de mêlée en GN, et là étant donné qu'elles ont plus de 40ans et sont assez fragiles, je n'envisage même pas de les porter pour de telles occasions mais plutôt effectivement de remplacer par l'équivalent en mousse.
J'espère avoir répondu à vos questions, si vous avez d'autres remarques n'hésitez pas!
Cordialement,
Banach.
Voici la suite de la réalisation de l’armure : les canons d’avant bras en sets de table !
Pour rendre tout de suite à César ce qui lui appartient, je précise que toute la technique est inspirée du sujet de Xeres : http://www.trollcalibur.com/node/7056
On commence par découper la forme dans le plastique semi-souple (ou semi-rigide) du set de table :
Ensuite on colle au verso du tissu type toile en lin (Xeres le fixe avec du scotch double face, ce que je conseille plutôt que ma technique avec de la colle, question de respect de la peau).
On découpe maintenant un morceau de cuir en rajoutant 2 à 3cm sur chaque bord, bon sur ma photo il y en a des plus petits mais j’étais limité par la taille des pièces de peau récupérées sur un vieux fauteuil.
Maintenant, on met du scotch double face sur tout le verso du cuir en allant bien jusqu’au bord pour qu’il n’y ait pas de languette qui se balade ensuite.
On pose le morceau de set de table bien centré (pensez à faire des traits au crayon avant) et on rabat les bords en appuyant bien et en découpant les surplus (c'est là qu'on voit que mes languettes sont trop petites, je passe avant pour montrer les erreurs à ne pas faire ;) ).
Et là on se dit : mais la colle entre le tissu et le set de table risque de ne pas tenir, et comme le cuir est encollé quasiment uniquement sur le tissu, tout va partir ! Je suis bien d’accord mais comme on va poser des rivets sur tout le bord on s’en fiche.
Voilà la vue de face :
On pose maintenant toute la décoration au moyen de rivets qui vont venir également prendre les languettes rabattues sur l’arrière et donc maintenir le tout :
Notez que la forme des pièces de cuir et la présence d’écailles sert à rappeler la spallière afin que le tout forme un ensemble homogène. Je n’avais plus assez de cuir dans ma peau principale pour y tailler ces canons d’avant bras, j’ai donc préféré utiliser une autre peau en y ajoutant un pourtour qui lui est dans le même cuir que le casque ou la spallière. Encore une petite astuce pour faire une armure complète avec une seule peau !
On fixe enfin les sangles qui viendront fermer ce canon d’avant bras (je trouve ça plus joli quedes lacets, même si c’est moins pratique il faut l’avouer…). Attention à ne pas faire la même erreur que moi si vous faites les deux en même temps ! Ils doivent être symétriques, pas identiques. Donc si sur le premier vous mettez les sangles à gauche, sur le deuxième elles sont à droite (ça semble évident mais un moment d’inattention et hop on est bon pour enlever les rivets à la perceuse).
J'en profite pour partager une petite astuce; vous noterez la présence de ciseaux à bois sur les côtés, ils me servent à découper les rectangles pour faire passer mes petites boucles. Quand ils sont bien aiguisés il suffit d'appuyer, là par exemple j'en avais un de 4mm pour la largeur et un de 12mm pour la longueur (ma boucle fait 19mm de large). C'est beaucoup plus net et plus rapide que le cutter!
Et voilà le résultat final :
(Bon ok j’essaierai de vous faire de meilleures photos pour la fin).
Avant la fin de semaine je devrais réussir à vous poster la dernière partie : la ceinture porte équipement et le plastron en lui-même !
Cordialement,
Banach.
Je n'ai rien de plus constructif à dire que : très chouette ce costume et ce pas à pas. Ca donne envie.
Bonjour à tous ceux qui ont eu le courage de me lire jusqu’ici !
Merci Kreufuss ;)
Aujourd’hui dernier chapitre de la réalisation de cette armure : le plastron et la ceinture porte tout. Porte tout parce que, pour moi, elle va servir à porter une dague, une épée à une main, un sac de ceinture, peut être même un deuxième à termes, une corne, une bourse et surement encore d’autres trucs par la suite. Je pars donc sur une ceinture de 10cm de large avec beaucoup de sangles et un peu de décoration. Comme elle va être reliée au plastron celui-ci devra être assez court parce que sinon niveau mobilité ça ne va pas être top !
On se sert ici des pièces 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19 et 20 et de 3m60 de sangles.
On commence par assembler les différentes pièces du plastron.
L’avant est ici à gauche et l’arrière à droite, j’ai abat-carré les bords pour accentuer le relief et la couture est au point de sellier avec du fil poissé. Pour être sur de faire la couture à la même distance du bord sur toutes les pièces, j’ai fabriqué une petite cale dont une vis dépasse très légèrement et qui vient griffer le cuir à 1cm du bord, je mettrai des photos si vous voulez ça sera plus clair.
Notez que la couture des pièces du dos s’arrête au milieu car c’est là que l’armure s’ouvrira après (là encore ce n’est pas forcément le système de fermeture le plus pratique mais c’est celui que j’ai trouvé le plus esthétique pour mon armure).
Maintenant on assemble les épaules ensemble, donc côté face ça donne ça :
Et sur le revers :
Au milieu il y a un bout de ceinture rigide qui permet à l’épaule de garder une belle forme, sur les côtés les deux parties de la sangle qui vient sur chaque épaule (une pour la fourrure et une pour la spallière).
Si on laisse simplement avec deux rivets, le milieu de la jonction va gondoler, donc j’ai fais un petit tressage pour maintenir le tout :
Je vous joins le lien de la vidéo explicative pour ce tressage : https://www.youtube.com/watch?v=hzKxmPIC61Q
Maintenant on ouvre le dos au cutter :
Et on fixe les 5 sangles qui viendront fermer :
Pour ce qui est des côtés c’est une peau qui vient entre les deux comme ceci :
Je m’explique, la peau rajoutée est en marron foncée, les deux parties marron claires sont l’avant et l’arrière, en jaune il y a deux œillets dans lesquels vient passer un cordon en cuir (le gros trait noir). Les deux petits traits noirs sur les bords symbolisent les coutures le long pour renforcer la jonction des pièces, le schéma de cette couture est sur la partie droite. Concrètement en cours de couture ça donne ça :
Et une fois fini :
On aperçoit la peau dans l’interstice, ça laisse assez de jeu et de réglage pour porter ou non un gambison en dessous… Et ça laisse de la marge pour le jour où je prendrai du poids !
Sur l’avant côté gauche et l’arrière côté droit (bref au niveau de votre épaule droite) on vient fixer les sangles qui vont accueillir la spallière.
J’ajoute sur le côté des petites décorations en forme de fleur de lys, il s’agit d’un porte manteau que j’ai trouvé une fois sur une brocante :
Et maintenant la ceinture qui, comme le plastron, se ferme derrière :
Les tassettes utilisent les pièces 10, 11, 12 et 13.
La partie droite ci-dessous sert à tenir l’épée au niveau des deux sangles et les deux passants plus vers le milieu viennent accueillir une bourse :
Notez que ces sangles là sont assez mal faites, il s’agit des toutes premières que j’ai réalisées en fait… ça explique…
Côté gauche deux sangles très longues qui viennent accueillir les sacoches de ceinture et la dague.
Le tout est fixé au plastron devant par trois anneaux ovales:
Et derrière par une petite boucle de chaque côté (réglable car si on veut pouvoir agrandir les côtés il ne faut pas que la ceinture soit fixe).
Vous remarquerez la décoration au milieu de la ceinture qui est en fait un rond de porte chiné sur une brocante.
Une fois tout cela terminé, l’armure est prête à être portée avec tous ses accessoires!
Dans l’attente de vos avis, remarques et conseils,
Cordialement,
Banach.
Très beau travail pour une première. Tu vas t'éclater sur du tanné végétal le jour où tu y passes ;)
Finalement, je trouve presque dommage l'emploi de métal sur la spallière, ce serait plus beau full cuir à mon avis.
Tu crèches où ?
Lille, dans les terres du nord ^^
Ah c'est une possibilité, il faut de toute façon que j'en fabrique une uniquement en cuir pour un potentiel GN, ou simplement pour les fois ou celle en écaille craindra un peu. Mais personellement j'aime bien ma spallière en écaille (aucune objectivité j'avoue!).
En fait la déformation n'est pas un problème puisque une fois martelées les écailles se sont déformées, elles sont mainteant relevées sur les bords et incurvées vers le bas au milieu (l'intérêt de prendre une enclume de cordonnier qui est légèrement courbée). Elles sont maintenant presque impossibles à déformer malgé la faible épaisseur de la tôle.
Par contre je suis tout a fait d'accord pour la sécurité en cas de mêlée, c'est un peu une spallière d'apparat et c'est pour celà que je me suis orienté vers un système à sangles plutôt que de la riveter directement sur l'armure. Ainsi pour les fêtes médiévales je peux porter celle ci, et pour les GN je la change contre une spallière simple en cuir.
J'en profite pour faire remarquer que c'est là qu'il est important de mettre la partie mâle des sangles sur la spallière, et non la partie avec la boucle. Sinon ça veut dire 3 boucles par spallière au lieu de juste 3 boucles sur l'armure.
Merci pour vos commentaires et remarques, les explications sont elles satisfaisantes ou doivent-elles êtres développées encore un peu à certains endroits?